In situ - Ces mots veulent dire sur place en latin, et cela retranscrit toute ma pratique.

L’art, dans toutes ses formes et avant un résultat, un processus. 

Ce processus, je veux le vivre et le partager pleinement !

 

Dessiner devant ce que l’on observe renoue avec le vrai, il permet de ressentir son environnement, son atmosphère. Cela donne aussi des contraintes de temps, de climat, de confort. Avec tous ces paramètres un dessin unique et spécial se crée, existant seulement l’instant même, le jour même. C’est pour cela que chaque illustration porte comme titre la date du jour. Aucun dessin n’est retouché par la suite, rien n’est effacé ou ajouté, seuls les dimensions et la colorimetrie sont modifiés.

 

Cela est le second point crucial du processus, fait le jour même, d’un seul élan, en          « freehand », sans crayonné, la construction des volumes, des perspectives sont faites au fur et à mesure du temps. La contrainte du stylo gel oblige d’adapter la représentation des textures selon les plans rapprochés ou lointains. Il crée aussi des traits irréguliers ou faussés, qu’il faut adaptés au dessin, l’encre ne permet aucun effacement, le dessin est l’image du jour mais aussi la sauvegarde du processus créatif de l’artiste.

 

Pour finir, dessiner sur place, c’est rester des heures à observer, les détails se révèlent alors que l’on pensait avoir tout observé, mais une texture, un volet, des sculptures peuvent nous échapper. Cette pratique me réapprend à voir. Elle m’apprend aussi à être vu, vu par les usagers, curieux ou non, certain échangent intéressés, d’autres observent par dessus mon épaule en passant rapidement et d’autres encore ne disent mots et lèvent la tête en direction de mon cadrage.

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Se  rendre  visible,  c’est  rendre  visible  l’art

et  l’art  remet  en  lumière  la  vie.   Aurele